Être ou ne pas être complotiste, that is the question…

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Dans la pyramide de Maslow, les besoins sont répartis en trois catégories, les besoins élémentaires (boire, manger dormir, être en sécurité) et les besoins de croissance (se réaliser, trouver du sens). Les besoins de base doivent être satisfaits pour que les besoins de croissance puissent espérer l’être. L’être affamé n’a ni le temps, ni la disponibilité d’esprit de s’intéresser à autre chose. Mais il ne vit pas, il survit.

Ce qui caractérise la situation actuelle des pays capitalistes occidentaux en général, et la gestion de crise sanitaire en particulier, c’est la perte de sens. Plus personne, et pas seulement le petit peuple, ne parvient plus à comprendre ce qui se passe ni où veulent en venir ceux qui sont censés nous diriger. Nous avons l’impression de courir comme des canards sans tête derrière des dirigeants dont on ne comprend plus les décisions tant elles paraissent fluctuantes, incohérentes, stupides, contre-productives et destructrices. Nos dirigeants sont-ils des crétins finis ou ont-ils une idée derrière la tête dont ils se gardent bien de nous faire part ? Sont-ils à la manette ou sont-ils aux ordres d’instances supranationales publiques ou privées, ou des grosses multinationales (finance, armement, sécurité, agro-alimentaire, santé, communication, intelligence artificielle) ? Tous ces puissants nous veulent-ils du bien ou du mal ? A toutes ces questions, et bien d’autres, l’Establishment nous répond : « Rame et tais-toi ! » et cela ne fait qu’augmenter nos inquiétudes et nos doutes. J’ai eu dernièrement une discussion par mail (confinement oblige) avec un ami ingénieur. Il répondait à mes doutes et critiques par des documents plus techniques les uns que les autres sur la nature de la maladie, etc. J’ai fini par lui dire qu’on ne pourrait jamais s’entendre car moi, je m’interrogeais sur le pourquoi (approche politique) et lui sur le comment (approche technique). Alors nous avons eu cet échange très instructif :

« Peut-être mais rassure-moi : savoir si l’hydroxychloroquine est un traitement efficace, c’est une question scientifique, pas politique quand même.

-Si, je crois que si, ce devrait être scientifique, mais c’est devenu politique du fait d’enjeux de pouvoir et d’argent. Enfin c’est mon analyse !

-C’est du délire, Dominique, vraiment. »

Sa réaction m’a surprise car il n’est plus tellement contesté aujourd’hui, même par les scientifiques eux-mêmes, que la science et la recherche sont soumises aux puissances d’argent. Debord le disait déjà en 1988 dans ses « Commentaire sur la société du spectacle » :

« On entend dire que la science est maintenant soumise à des impératifs de rentabilité économique : cela a toujours été vrai. Ce qui est nouveau, c’est que l’économie en soit venue à faire ouvertement la guerre aux humains ; non plus seulement aux possibilités de leur vie, mais aussi à celles de leur survie ».

Il ajoutait : « La médecine moderne a capitulé devant les radiations nucléaires ou la chimie agro-alimentaire. On remarque vite que la médecine aujourd’hui n’a, bien sûr, plus le droit de défendre la santé de la population contre l’environnement pathogène, car ce serait s’opposer à l’Etat, ou seulement à l’industrie pharmaceutique.»

Qu’est-ce qu’il dirait de l’interdiction de l’hydroxychloroquine et de l’article du Lancet ! Ailleurs, il mentionne le scandale du sang contaminé, dont Fabius s’est évidemment sorti indemne, ce qui devrait rassurer ceux de nos dirigeants qui ont des procès pour leur gestion du covid-19 :

« Je ne pense pas que le docteur Garetta soit beaucoup plus qu’une sorte de bouc émissaire, pour une époque monstrueuse de la médecine. Le Manifeste communiste avait bien vu, déjà, que « la bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités jusqu’alors respectées (…) Le médecin, le juriste (…) le savant, elle en a fait des salariés à ses gages ».

Le sang étant une marchandise, il lui faut fatalement suivre les lois de la marchandise. Le sang s’est finalement reconnu marchandise quand un tribunal a qualifié de simple « tromperie sur la marchandise » ce qui avait été indiscutablement une décision de mettre à mort, à des fins de rentabilité, toute la collectivité des hémophiles français. Quels souvenirs resteront de ces « hémophiles contaminés », après tant d’indulgents procès, recommencés, amnistié? Rien d’autre sans doute que l’écho d’une comptine que chanteront plus tard des enfants analphabètes, dans les locaux inflammables de leurs néo-écoles: « Il était un’ foi —- pas très loin de foix —- , Et de très bonn’ foi —- Georgina Dufoix —-, Qui vendait du sang. » (Cette mauvaise réputation…)

Le gouvernement fait-il ce qu’il fait parce qu’il est paniqué et incompétent ou parce qu’il poursuit un objectif, et alors lequel ?

J’ai écouté attentivement, étudié dans la mesure de mes capacités, et tenté de comparer et/ou de relier les théories, interprétations, explications qui courent sur l’épidémie : celles du soi-disant camp du bien défendues par les experts autoproclamés du pouvoir en place qui pérorent sur les plateaux de TV ; et celles du soi-disant camp du mal qui sont répandues par des soi-disant charlatans comme le Professeur Raoult, des complotistes avérés (par le camp du bien) comme tous les intervenants du documentaire « Hold up », ou des vieillards réputés séniles comme le prix Nobel de la Paix, le professeur Montagnier, bref tous ceux qu’on voit, entend ou lit sur Sud radio, France-soir et les médias alternatifs. Je crois que, pour pouvoir répondre, il faut d’abord se demander à qui profite le crime.

Les profiteurs de la crise sanitaire

Ce qu’on constate, c’est que la crise sanitaire a beaucoup d’avantages pour ceux qui tiennent le bon côté du manche : les gros groupes privés monopolistiques internationaux, issus de la dérégulation et de la privatisation entamée par nos dirigeants dans les années 1970/80. Le but de ces multinationales est de faire du profit, et le but de l’aristocratie stato-financière qui nous dirige est de garder le pouvoir grâce au soutien et à l’argent de ces très puissants groupes. Il y a donc là une alliance objective, sans parler de la corruption et du chantage qui viennent consolider les liens. Il n’y a qu’à voir comment nos dirigeants prennent à chaque minute des décisions qui confortent la position hégémonique de ces multinationales, la dernière en date étant la fermeture inique et cynique des petits commerces.

Voilà quelques-uns des avantages que la classe dirigeante public-privée tire de la crise :

  • La crise sanitaire règle la crise de surproduction qui entravait la bonne marche du système économique, comme le souligne Jean Lévy :

« Les voitures s’entassaient par milliers, invendues, sur les tarmacs des usines d’automobiles bien avant le printemps. Et si le luxe s’exportait encore vers la Chine ou les USA, les « soldes » succédaient aux « soldes », fautes d’acheteurs français. Les ‘Gilets jaunes », dès novembre 2018, sonnaient alors le tocsin du capitalisme…

La preuve est chinoise. Première à être frappée par la pandémie en décembre 2019, la République populaire de Chine est le premier état à en être sorti. La vie a retrouvé là-bas son cours normal dès avril 2020. Et la production qui avait brutalement chuté, est repartie à la hausse dès le troisième trimestre. Les indicateurs US et de l’ONU prévoient pour ce pays, le retour à la normale, autour de 6%, la hausse du PIB en fin d’année… »

  • Presque toutes les grosses multinationales, notamment les GAFAM, Big pharma et Amazon, tirent d’énormes profits de la crise sanitaire et certaines voient leurs actions en bourse s’envoler.
  • La crise sanitaire détruit énormément de petites et moyennes entreprises, éliminant la concurrence et libérant des places de marché, des terrains et des locaux pour les chaînes, les franchises, les points de vente et autres dépôts des multinationales.
  • La crise sanitaire permet de franchir un palier dans la modernisation technologique du pays pour le plus grand profit de ces grands groupes, seuls capables de mettre en œuvre une économie, une sécurité, une éducation et des services complètement numérisés.
  • La crise permet d’accélérer la destruction de l’Etat providence en attaquant le droit du travail, en réduisant les aides sociales et les services publics.
  • La crise donne un prétexte pour supprimer des libertés individuelles et augmenter le contrôle social, tout en militarisant toujours la police et en organisant son impunité, ce qui devient absolument indispensable pour tenir en respect les perdants de la crise, ceux que la disparition de leurs moyens de subsistance, l’enrichissement insensé des multinationales et la trahison des élites met en rage.

Les perdants de la crise sanitaire

Les perdants, dûment affolés et terrorisés, luttent pour survivre et garder leur santé mentale, et n’ont plus la force ni le temps ni l’envie de réfléchir ou de protester ; mais il y a aussi ceux que l’énergie du désespoir pousse à la révolte comme on l’a vu avec les Gilets jaunes. Pour colmater les brèches, limiter la casse et endiguer la colère, la Caste distribue de l’argent qui n’existe pas. Augmenter la dette n’est pas un problème, la dette n’est qu’un moyen de chantage pour ligoter les populations et ne sera jamais payée.

Certes, la techno-structure, qui contrôle désormais nos moindres faits et gestes, tient en main toutes les ficelles du pouvoir (médias, justice, police, armée, intellectuels, artistes), mais, malgré cela, elle n’est pas à l’aise, pas à l’aise du tout, elle est même fébrile, comme en témoignent ses décisions contradictoires, aberrantes et brutales, car elle se trouve prise en sandwich entre des commanditaires qui veulent maintenir un confinement qui leur rapporte, et une population de plus en plus furieuse d’être enfermée et interdite, manu militari, de vaquer à ses occupations et d’ouvrir ses commerces, une population qui commence à se rendre compte, malgré la propagande, que la dangerosité du covid-19 ne justifie en rien cette destruction de leurs vies et de leurs moyens d’existence.

Alors y a-t-il un complot ?

Il n’y a pas de complot car rien n’est caché ni sorti de nulle part. Ce qui arrive est tout simplement dans la logique du système capitalisme, comme l’explique très bien Philippe Brard dans le n° 279 de la revue Démocratie & Socialisme :

« La logique du capital ne consiste pas à produire pour produire toujours plus, mais à produire pour vendre de manière à réaliser la survaleur qui a été extorquée aux travailleurs. Ce qui implique, lorsque cela n’est pas possible, de détruire la production, puis de la faire cesser jusqu’à ce que les conditions de l’accumulation du capital soient rétablies. Entre-temps, des masses de travailleurs ont connu le chômage, voir la pauvreté. »

Le communisme, en créant un contre-pouvoir, a offert une bienheureuse parenthèse à la génération d’après-guerre, mais en ralliant le camp du capital après la chute de l’URSS, la gauche a fermé la parenthèse, et le Capital, qui n’avait plus de contre-pouvoir, s’est déchaîné.

A force de grossir, ces multinationales sont devenues plus puissantes que les Etats, surtout les Etats occidentaux qui leur ont laissé la bride sur le cou. Nos dirigeants pantouflards, corrompus et stupides baisent les pieds des capitalistes milliardaires qui dirigent les plus importantes d’entre elles.

Toutes ensembles, séparément ou tour à tour, elles contrôlent nos économies nationales et siphonnent nos richesses. Elles viennent tout naturellement d’instrumentaliser une épidémie relativement bénigne pour régler, grâce au confinement, une crise de production du capitalisme et s’enrichir au passage. C’est normal, c’est ce qu’elles font : elles instrumentalisent, manipulent, volent, trichent, mentent, corrompent, intimident, menacent, pillent, exploitent, assassinent, renversent les gouvernants, placent leurs pions, partout et chaque fois qu’elles peuvent le faire impunément. Pourquoi se gêneraient-elles puisque la fin justifie les moyens et que règne la loi du plus fort ? Notre ministre de l’économie en est réduit à supplier Amazon and co de reporter leur grotesque Black Friday anglo-saxon. C’est comme supplier un loup de ne pas manger l’agneau qu’il a entre les pattes…

Quand on voit l’énorme puissance d’entreprises comme Amazon, Apple, Microsoft, Google, Visa, Alibaba, Tencen, Facebook, McDonald’s et MasterCard (les 10 plus grosses multinationales), les privilèges dont elles bénéficient, l’amoralité dont elles font preuve, l’impunité dont elles jouissent, et de quoi elles sont capables, quand on n’a pas de formation économique et qu’on ne sait pas ce qu’est le capitalisme, il est bien naturel d’en avoir peur et de les voir comme des pouvoirs surnaturels, maléfiques, sataniques. Mais non, rien de satanique là-dedans, aucun complot, c’est juste la logique d’un système capitaliste tout-puissant et en roues libres.

Par conséquent, la question n’est pas de savoir ce que les milliardaires capitalistes pourraient bien faire de nous, demain, avec l’aide des 15 à 20 % d’Alpha qui les servent, eux et leurs multinationales. On le sait bien, s’ils en avaient les moyens et que ça leur rapportait, ils seraient capables d’éliminer une partie d’entre nous, de nous transférer sur Mars, de nous rayer de la carte sous les bombardements, de nous faire manger nos excréments, de nous vacciner à la chaîne, de nous refaire ou enlever le cerveau, de nous transformer en esclaves, en robots, en animaux, et même de nous mettre tous en prison, tout nus et sans nourriture, avec comme unique issue de nous manger les uns les autres, si ça leur rapportait. La classe dirigeante capitaliste est capable de tout pour augmenter ses profits, l’histoire l’a prouvé.

La question, c’est quand est-ce qu’on dit non.

>> Article original

Dominique Muselet

Dominique Muselet a passé la première partie de sa vie dans le Nord de la France. Après des études universitaires, elle a enseigné quelques années en Collège, avant de passer dans le monde de l'entreprise, à différents postes de direction. Elle a vécu dans plusieurs pays étrangers : Cameroun, Canada, Inde, Palestine/Israël, Mexique. Ces séjours prolongés dans des pays pour beaucoup soumis à l'impérialisme occidental, l'ont aidée à mieux comprendre les rapports de force géopolitiques. La tragédie que vivent les Palestiniens et leur lutte pour la liberté l'ont particulièrement touchée. Depuis qu'elle est revenue s'installer en France à Paris, elle s'efforce de partager sa large expérience économique, politique, géopolitique et spirituelle à travers ses traductions et ses articles.

13 réflexions sur “Être ou ne pas être complotiste, that is the question…

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      22 novembre 2020 à 17:11
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      Bonjour,

      Oui je connais cette vidéo, et je connais aussi Michel Collon 🙂

  • 23 novembre 2020 à 00:34
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    Excellent article, comme tous ceux que signe Dominique Muselet. Merci, Philippe !
    « Le communisme, en créant un contre-pouvoir, a offert une bienheureuse parenthèse à la génération d’après-guerre, mais en ralliant le camp du capital après la chute de l’URSS, la gauche a fermé la parenthèse, et le Capital, qui n’avait plus de contre-pouvoir, s’est déchaîné. »
    Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce qui se passe en Russie, il y a le Club d’Izborsk, qui réunit des patriotes de l’ensemble de la Fédération de Russie sous le signe de l’amour de la justice et du combat contre le libéralisme. Il propose une nouvelle stratégie contre le nouveau « chaos ab ordo » capitaliste dans lequel le monde est plongé aujourd’hui: l’Arche russe.
    « Nous n’entrons pas dans la lutte des peuples et pas dans la lutte des idées – nous nous battons pour l’Homme, nous nous battons pour l’Idée. La civilisation de l’Arche élève à ses bannières les principes clairs pour tous : défendre la dignité humaine de la majorité et renverser les revendications de l’élite mondiale. Chaque nation, chaque tradition religieuse, chaque monde culturel devrait ressentir la vérité de notre thèse : l’essence du développement humain n’est pas dans la vitesse de la croissance, mais dans la direction de la croissance »
    http://pocombelles.over-blog.com/2020/04/dmitry-borisenko-a-la-sortie-de-l-ouvrage-arche-russe.club-d-izborsk-16-avril-2020.html
    http://pocombelles.over-blog.com/2020/05/vitaly-averyanov-la-civilisation-du-deluge-a-declenche-une-guerre-hybride-club-d-izborsk-6-mai-2020.html
    Le plus grand danger dans la guerre que livre la ploutocratie contre le monde, c’est la perte de l’espoir. L’espoir est notre bien le plus précieux. C’est par lui que nous défendrons notre liberté.
    Sur l’espoir et sa différence avec l’espérance ou les espérances: ce magnifique et très profond entretien avec le philosophe Ivan Illich (1926-2002) à propos du mythe de Pandore:
    http://pocombelles.over-blog.com/2018/02/ivan-illich-interprete-le-mythe-de-pandore.html

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      23 novembre 2020 à 00:42
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      Bonjour Pierre-Olivier,

      Oui, Dominique écrit bien, elle écrit avec son coeur, pas d’arrière-pensée la derrière, seulement l’expression d’une juste révolte.

      Je crois que vous avez saisi ce qui fait la barrière entre ces fous démoniaques et nous : la certitude de ce que nous sommes, de notre essence même, et de ce qui en découle naturellement, nos droits.

      Ne manquez pas de nous tenir au courant, même du fin-fond de la pampa 🙂

  • 25 novembre 2020 à 05:59
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    Bonsoir Philippe. Je ne peux m’empêcher de penser à la tragique histoire des Ciboney, ce peuple amérindien de Cuba aujourd’hui disparu (un quartier de La Havane porte son nom en souvenir) qui, vaincu, par les Espagnols, préféra la liberté à la vie en se donnant la mort. Le stoïcisme et l’héroïsme sont la marque des peuples amérindiens.
    « Let me bring up another example from Cuban history. When the Spaniards discovered the island of Cuba in 1492, they found a small population of natives, the Ciboney Indians. The Ciboney were a pacific, industrious people. Soon after the discovery, other Spaniards arrived, enslaved the Ciboney and put them to work in the gold mines. But, to the Spaniards utter surprise, the Ciboney loved their freedom. They escaped to the woods and rebelled against the Spaniards.

    But the Spaniards, with their superior armament and military technique, easily overpowered the Ciboney’s resistance. The rebellious Indians and their leaders were killed and the survivors were put again into slavery. But here comes the most surprising thing. Faced with a future of enslavement, and lacking the means to fight their masters, the Ciboney committed mass suicide. Lacking any means to deprive themselves of their lives, they developed a way to swallow their own tongues and die by asphyxiation. In a few months most of them had died. Like Patrick Henry, the Ciboney Indians valued freedom above life. Therefore, they were never enslaved. »
    (…)
    Extrait de l’article de Servando Gonzalez, écrivain cubain dissident non-conformiste exilé aux U.S.A:
    http://www.newswithviews.com/public_comm/public_commentary6.htm

    http://pocombelles.over-blog.com/2017/02/slavery-is-a-state-of-mind-servando-gonzalez.html

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      25 novembre 2020 à 21:13
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      Bonjour Pierre-Olivier,

      Oui, certaines cultures révèrent plus leur liberté que leur propre vie, du coup, je dois être une sorte de Ciboney.

      Je révère ma famille, mes enfants, la planète et tous ceux qui courent dessus, parce que ce sont mes frères. Dommage que beaucoup d’entre-eux ont oublié qu’ils étaient nés humains, et libres.

      J’aurais franchement préféré naître chasseur-cueuilleur, il y a quelques 15.000 ans.

      • 26 novembre 2020 à 00:10
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        Oui, c’est vrai, Philippe, moi aussi. Depuis ma plus lointaine enfance, ma vie a été toujours liée à la nature et à la recherche de nos origines les plus lointaines. La liberté des peuples « chasseurs » – faite d’une soumission totale aux lois de leur société et de la nature- est une expérience inoubliable, que j’ai eu la chance de connaître. Ces sociétés traditionnelles étaient très conservatrices, les rôles des uns et des autres très définis. Le monde était stable pour eux. Ils étaient ancrés dans des coutumes immémoriales, ce qui leur permettaient de jouir de la vie, infiniment plus que nous sans doute. Cette vie a duré des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers d’années et plus encore. Vie dure bien sûr. Beaucoup moins longue qu’à présent, bien sûr. Mais qu’est-ce qui compte ? la longueur ou la qualité de la vie ? La plus jeune grand-mère du village du nord-est du Labrador québécois auquel je suis tant attaché a… 31 ans. Mais ces chasseurs étaient aussi des guerriers et dans l’Amérique pré-coloniale, l’activité la plus honorable pour les hommes était la guerre (lire l’ethnologue Pierre Clastres là-dessus, « L’arc et le panier ») et la qualité la plus révérée, la bravoure. Bien entendu, cela a été le cas de beaucoup d’autres peuples, jusqu’à une époque récente. Exemple, parmi tant d’autres, les Maori. Si l’homme adulte n’est plus un guerrier capable et fier de défendre – par les armes du corps et celles de l’esprit – sa famille, son peuple, son territoire, sa patrie, son Dieu ou ses dieux, son honneur, alors l’humanité n’existera plus comme telle. Elle ne sera plus qu’un souvenir, même plus compréhensible par ceux qui suivront.
        Plutarque a rapporté, dans ses Oeuvres morales et philosophiques, les Dicts des Lacédémoniens – les Spartiates. Un trésor que connaissait Montaigne. Les Spartiates faisaient croire à leurs ennemis que leur supériorité était militaire, pour cacher qu’elle était morale et intellectuelle. Ils ne laissaient pas les étrangers assister à leurs réunions philosophiques.
        Plutarque raconte qu’un jour, après la défaite décisive de Sparte à Leuctres et la fin de sa domination dur le Péloponnèse, un étranger arriva à Sparte et ne voyant que des humbles maisons dispersées et des temples modestes, demanda à un habitant : « Mais où sont donc des Spartiates ? ». L’autre lui répondit: « S’ils étaient encore là, tu n’y serais pas. »
        Et pour faire écho aux Ciboney, Plutarque rapporte ceci:
        p. 221 [LEON] Etant enquis pourquoi les gens de bien préféraient une mort honorable à une vie honteuse : pource, dit-il, qu’ils estiment le mourir commun à la nature, mais le bien mourir propre à eux.
        Evidemment, Sparte n’a aucun rapport avec l’image superficielle voire perverse qu’on en donne aujourd’hui et ce n’est pas dans l’enseignement moderne de l’ethnologie qu’on va apprendre à connaître et à admirer les qualités morales des peuples de la terre, comme faisait Montaigne, pénétré de culture classique.

        http://pocombelles.over-blog.com/page-3047481.html

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          26 novembre 2020 à 19:47
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          Bonjour Pierre-Olivier,

          Vous avez le chic pour nous ramener à ce qui est important, les vraies valeurs de la vie. Pourquoi n’en faites-vous pas des petits (ou moins petits) articles, d’une page ou plus? Je vous assure que je serais le premier à souhaiter les republier, et non seulement vous en seriez crédité (vous seriez auteur ici), mais je mettrais bien sûr également un lien vers l’original sur votre blog.

          Dans ce monde de fous, les gens sont en perte de repères, c’est une des raisons pour lesquelles ils se laissent dominer/mater aussi facilement. Dans une société primitive, les gens avaient l’absolue certitude de faire partie d’une société, et que jamais on ne les laisserait livrés à eux-mêmes, pour autant qu’ils aient respectés eux-mêmes leurs engagements. Ces sociétés devaient connaître bien moins l’anxiété et la dépression que nous, je pense.

  • 27 novembre 2020 à 23:25
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    Bonjour Mr Huysmans,

    Votre conversation avec votre ami ingénieur ne me surprend pas du tout. Les écoles d’ingénieur sont un vivier positiviste et scientiste, c’était déjà vrai à mon époque (j’ai 47 ans) mais ce phénomène n’a fait que croître avec le temps et le conformisme est devenu une sorte de religion pour la plupart des étudiants ingénieurs. C’est aussi vrai pour les études de médecine, à mon sens. Le scientisme est une forme d’intégrisme aveuglant et personnellement, je me suis débarrassé de cette idée très tôt dans mon parcours scolaire. Le fait d’appartenir à un milieu bourgeois rend le phénomène encore plus prégnant d’après ce que j’ai pu observer. Pour ma part, en tant qu’ingénieur, je suis étonné que le narratif scientifique biaisé, autant sur les données et les conclusions que sur les fondements épistémologiques, ne soit pas rejeté par plus de gens. Le nombre d’études revues pas les pairs qui démontrent que l’HCQ possède une certaine efficacité en traitement d’attaque du Covid devrait suffire à convaincre tout qui se dit scientifique. Les preuves s’accumulent mais le déni demeure. Dans ma famille, je suis entouré de scientifiques (du milieu médical et de la biotechnologie) et nous sommes tous arrivés aux mêmes conclusions : la science actuelle a prostitué son éthique et créé de toutes pièces une histoire qui tient plus de la mythologie que de la réalité. J’ai pensé à une époque que la réalité était toute puissante et qu’elle s’imposait d’elle-même puis j’ai étudié et enseigné les sciences sociales et l’histoire des sciences dans le supérieur. La précarité de l’existence m’a toujours fait considérer le facteur humain comme fondamental dans l’exercice de mon métier, raison pour laquelle j’ai fini par m’en éloigner et que je me suis également éloigné de l’enseignement qui tend de plus en plus à s’enkyster dans une doxa parfaitement stérilisante pour les idées et le progrès de la pensée. Je vois plus de potentialités civilisationnelles dans la pensée alternative (celle qu’on traite de « complotiste ») que dans la machine technoscientifique, pourrie par la recherche de la rentabilité financière et le dogmatisme ronronnant des institutions. Je rédige ce commentaire après que mon compte Facebook ait été une nième fois désactivé pour cause de « critique du narratif Covid-19 officiel ». Je tenais à ce que vous sachiez que tous les ingénieurs ne pensent pas comme votre ami. Merci pour votre travail d’analyse critique. Je vous souhaite bonne continuation et bon courage pour la suite.

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      28 novembre 2020 à 12:20
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      J’observe ceci également autour de moi. Mon garçon vient de terminer l’unif, un master en informatique, et lui-aussi semble avoir été pas mal formaté dans cette sorte de scientisme, de réalité parallèle. Depuis mars, heureusement, il a eu le temps d’observer que sur le fond, j’avais raison, et que ce que nous vivons n’a que peu à voir avec une crise sanitaire.

      Cette réalité parallèle, fantasmée, créée de toutes pièces pour coller à un narratif n’ayant plus grand-chose à voir avec la réalité c’est ce que le philosophe Jean Baudrillard appelait l’hyperréalité, il a pas mal écrit là-dessus.

  • 28 novembre 2020 à 13:42
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    Bonjour Philippe,
    En appui du commentateur Theudrick, il y a cette affirmation d’un grand scientifique français (dont je ne retrouve pas le nom) qui disait: « la Science n’évolue qu’au rythme des enterrements et malheureusement, à l’heure actuelle, nous vivons tous très vieux ! ».

  • 4 décembre 2020 à 22:27
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    Je ne veux pas juger trop durement l article mais il me semble tt de même que l autrice passe à côté du plus important. Ce n est pas tant une accélération du capitalisme qui nous est annoncé par les mondialistes , meme si on pourrait légitimement le croire vu les gains engranges, mais une forme de communisme 2.0. qui passe par un redéploiement des activités économiques dans des zones qui étaient jusque là interdites ou inaccessibles. Vous serez mis sous tutelle par l état parti et vous ne possederez plus ce que vous possédiez avant. Le site internet de Davos utilise un personnage fictif en 2030 et lui fait dire  » je ne possède rien, n ai aucune vie privée , et c est génial.  » Trudeau et d autres mondialistes ont aussi utiliser l expression  » reconstruire en mieux » ce qui implique une démolition (contrôlée).

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      5 décembre 2020 à 19:18
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      Techniquement c’est le pire du communisme ET le pire du capitalisme. Pour les gueux que nous sommes ce sera la dictature communiste, et pour le 0,1%, ce sera le néolibéralisme mondialisé.

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