Chantons la carmagnole – réaction à l’interview de M. Trevidic

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Réaction à l’interview donnée au journal Le Soir du 28.03.2016 par Marc Trevidic, ancien juge d’instruction au pôle anti-terroriste de Paris.
Fréquemment interrogé par les médias dans le cadre de l’actualité récente, et des attentats terroristes, d’abord à Paris, puis à Bruxelles, il se livre à une analyse aussi contradictoire que va-t-en-guerre.
Très critique sur les mesures prises en France, notamment la loi sur le renseignement, Marc Trévidic se dit « désemparé », voire « déprimé » face à une situation « qui nous réserve d’autres surprises ».
Désemparé, j’imagine, étant donné qu’il n’est plus vraiment aux manettes, voire pas informé du tout par une cellule de crise qui a d’autres chats à fouetter que de cornaquer les has-been. Et je ne parle même pas de leurs homologues Belges.
L’ampleur des ramifications de ce réseau ne vous étonne pas ?
Quand je suis arrivé au parquet antiterroriste en 2000, il y avait déjà ces filières franco-belges. C’était Farid Mellouk, notamment. Il y a eu tous les départs de Français et de Belges vers l’Afghanistan. Les gens des filières irakiennes, d’Artigat, étaient souvent en Belgique aussi. Il n’y a jamais eu d’étanchéité, avec d’un côté la Belgique de l’autre la France.
En 2000 ? Pourquoi pas à l’époque de Charles Martel tant qu’on y est ? En 2001 avaient lieu les attentats de New York. Aujourd’hui, la coalition soutient financièrement et militairement des factions armées (Al-Nusra) se revendiquant d’Al-Qaida.
Que peut-on, que doit-on faire ?
Tout le monde est conscient qu’un choix va s’imposer à nous : la guerre ou pas la guerre là-bas, en Syrie et en Irak. Je parle de la vraie guerre. Eux, ils la souhaitent, parce que c’est la mythologie du djihad, pour pouvoir recruter, sinon cela s’essouffle. Mais de notre côté, comment pouvons-nous continuer à refuser le combat alors qu’on essuie des attentats ? Ce choix apparaît de plus en plus inexorable. Dès lors il faut peut-être l’assumer. Je m’interroge.
Trevidic presente ici une guerre en Irak ou en Syrie comme incontournable. Il parle de « choix qui va s’imposer » mais en réalité ne présente pas même d’alternative. Or je ne vois pas trop en quoi cette guerre changerait quoi que ce soit, même en faisant mine de ne pas comprendre qu’il s’agirait de rien moins qu’une agression parfaitement illégale au regard du droit international.
Et je ne vois pas le rapport avec la Syrie ou l’Irak ? Si ces crevures étaient allé s’entraîner dans le parc de Yellowstone, il attaquerait les USA ?
Pour le dire autrement, l’argumentaire de Trevidic n’est rien d’autre que la réthorique guerrière des néocons de Washington.
Pour terminer, je citerai la conclusion d’un excellent article de Michel Collon intitulé « Attentats de Bruxelles : non, monsieur le premier ministre ! »
Combien de morts faudra-t-il encore avant que les médias ouvrent enfin le vrai débat ?