Inquisition deux point zéro

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Il y a lieu de s’inquiéter d’une tendance de plus en plus marquée dans notre société à jeter l’anathème sur des écrits ou des opinions exprimées par un certain nombre d’auteurs ou de militants, dans la plus pure tradition des procès en hérésie que pratiquait la sainte Inquisition entre le 13ème et le 19ème siècle.

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Mon propos n’est nullement de faire l’apologie des adeptes de la théorie du complot et autres conspirationnistes, mais bien d’aider le lecteur à appréhender un domaine dans lequel le flou semble être la règle opportunément adoptée pour dénigrer et disqualifier toute opinion politiquement dérangeante.

Or en cette matière comme dans toute autre, la liberté d’expression doit être la règle, sauf dans les exceptions prévues par la loi.

Le racisme

C’est volontairement que je ne l’ai pas rappelé en préambule, tout simplement parce que c’est une évidence, le racisme, ou plutôt l’expression publique du racisme est un délit.  Pourquoi cette précision ?  Parce qu’elle fait toute la différence entre la démocratie et une dystopie[1] façon 1984.

  • Si vous êtes raciste dans votre salon, ce n’est pas un délit.  Vous êtes juste un crétin immature.
  • Si vous publiez des écrits racistes ou que vous les prononcez en public, vous êtes un crétin immature qui risque d’être poursuivi pour ces faits.

Jusqu’ici, c’est très clair.  Mais vous souvenez-vous du tollé provoqué par Anne-Sophie Leclère (à ce moment tête de liste FN aux municipales) qui avait publié sur sa page Facebook un photomontage comparant la garde des sceaux, Christiane Taubira, à un singe ?  Et de la formule qui fît alors florès ?

Le racisme n’est pas une opinion, mais un délit

C’est un sophisme[2], et il est d’autant plus pervers qu’il se présente tout auréolé de ce qui pourrait passer pour une sagesse populaire.  Il vise ni plus ni moins qu’à faire accepter l’idée du délit d’opinion, d’où ma référence à 1984 et sa police de la pensée.

L’antiracisme, couteau suisse du militant «anti-complotiste»

Comme nous le verrons plus loin, le prétexte raciste est souvent invoqué à tort, soit directement soit par association, pour discréditer des auteurs n’ayant rien à se reprocher.  La raison en est simple, c’est en pratique le seul angle d’attaque permettant d’intenter des procès, tant au pénal qu’au civil en vue de faire interdire des écrits ou d’exercer une pression financière sur leur auteur.  Et s’ils perdent, c’est pas grave, il en restera toujours quelque chose, n’est-ce pas ?

Les complotistes

Vous savez bien, les hurluberlus avec une casquette en alu qui croient que les Américains n’ont jamais mis un pied sur la lune, que les pyramides d’Egypte ont été construites la semaine passée et que Michael Jackson est toujours vivant ?

Eh bien la question que je me pose, moi, elle est toute simple : qu’est-ce qui rend nos amis «anti-complotistes» si nerveux à leur endroit ?  N’ont-ils pas le droit, comme tout un chacun, d’avoir leur opinion, fût-elle extravagante ?  À les entendre, le fait que des milliers de personnes se posent des questions (parfois pertinentes d’ailleurs) sur les attentats du 11 septembre serait le plus grand fléau de notre temps.  C’est tout de même étrange pour des gens qui «préconisent» l’analyse critique des sources et la méthode scientifique, non ?

Ne s’agirait-il pas plutôt d’une posture ?  Parce que de deux choses l’une, ou bien il y a matière à creuser, ou il n’y en a pas; et en bonne logique dans ce cas, le soufflé retombera tout seul d’autant plus vite qu’on le sortira du four.  Et si ces théories sont totalement farfelues, elles dureront ce que durent les roses.  Et s’il se trouve encore un Kévin quelque part pour les gober, quelle importance ?

A l’inverse, taxer toute idée divergente de complotisme et y associer une opprobre de circonstance, pour ne pas dire fabriquée relève de la censure pure et simple.  À moins que ce ne soit du terrorisme[3].

La science ne peut avancer que dans le doute et la remise en question permanente.  Et en science comme en histoire, il ne peut y avoir de vérité dogmatique, qui par son caractère révélé ou imposé n’est rien moins qu’un carcan culturel à l’usage des sots, dans les mains des despotes.

Ainsi, la vérité doit rester l’apanage des dogmatiques (religieux, complotistes et anti-complotistes) qui ne doutent de rien.  D’où viendrait que l’on pourrait écouter un religieux discourir de la terre plate avec force démonstrations, en souriant gentiment, et d’autre part, vouer aux gémonies ou carrément menacer de poursuites des gens qui mettraient en doute les rapports officiels sur le 11 septembre ?

En réalité, lorsque l’adjectif «complotiste» sera évoqué, il viendra rarement seul, parce qu’on a volontairement transformé le terme en «mot valise» associé la plupart du temps à des termes comme : raciste, xénophobe, antisémite, nazi, fachosphère, extrême-droite, extrême-gauche ou rouge-brun (qui à lui tout seul est un poème puisqu’il parvient à réconcilier autour d’un trait d’union deux idéologies politiques situées exactement aux antipodes).

Remarque : cette union rouge-brun des plus improbables est interpellante, puisque ne pouvant correspondre à rien de concret, il faut en conclure qu’elle fait référence par analogie aux moyens usés tant par les communistes que par les nazis pour conquérir ou exercer le pouvoir.  Et accessoirement qu’on déplace le débat sur le terrain de la politique, tout comme pour les termes «extrême-droite», «extrême-gauche» ou «fascisme»[4] qui font bien référence aux aussi à des modes de gouvernement (parfois les mêmes).

Par cette association pour le moins scabreuse, voilà nos conspis à casquette en alu transformés en militants (terroristes?) forcément associés à des mouvements «de sinistre mémoire».

L’association systématique des «complotistes» à des racistes

Sur le site de Conspiracy Watch, qui est quand même un site de référence en la matière, on trouve à la rubrique des questions fréquemment posées un bref article intitulé «Pourquoi un observatoire des théories du complot ?» que je vous livre ci-dessous :

Avec internet, des thèses jusque-là considérées comme fumeuses ou complètement délirantes ont considérablement élargi leur public et prolifèrent en toute impunité en dépit de leur caractère raciste.

Les théories du complot selon lesquelles telle ou telle puissance occulte tire les ficelles et manipule l’opinion gagnent du terrain.

Séduisant des esprits en quête d’explications simples, globales et définitives, elles concurrencent les thèses dites « officielles » et parviennent même, parfois, à se doter d’un vernis de respectabilité et à s’imposer comme des vérités « alternatives ».

Se parant des oripeaux de la pensée critique, se réclamant du rationalisme et des Lumières, un conspirationnisme pathologique se livre à toute une série de mystifications visant à faire passer en contrebande une camelote idéologique souvent nauséabonde.

Le but de Conspiracy Watch est de lutter contre ces dérives.

Le lecteur appréciera l’objectivité de ce préambule d’une ingénuité vraiment confondante.

Quelle que soit la théorie, elle ne peut être que raciste et écrite par un malade mental.

A une certaine époque on aurait parlé d’hérésie causée par l’égarement.  La terminologie a changé mais pas les méthodes, manifestement.

L’instrumentalisation

Il n’est pas besoin de creuser bien profond pour comprendre que des officines comme Conspiracy Watch, ce n’est jamais que le reflet dans le miroir des conspirationnistes.  Même argumentation indigente, même recours à l’argument d’autorité, même propension à poser pour acquis ce qui était à démontrer.  Ils y ajoutent seulement un recours systématique à la sophistique et une tendance apparemment irrépressible à vouloir imposer leur point de vue, y compris par la force, si nécessaire.

Le pouvoir est, quant à lui, désespérément à la recherche des moyens de légitimer ce qu’il conviendrait autrement d’appeler des lois attentatoires à la liberté d’expression.

Ces deux là étaient donc faits pour s’entendre, et il ne faut pas chercher loin la raison pour laquelle le pouvoir organise autour des complotistes un battage médiatique totalement disproportionné compte-tenu de l’ampleur réelle du phénomène, via ce qu’il faut bien désormais appeler son département en charge de la propagande.  Les médias.

Ainsi la surexposition de ce qui n’est finalement qu’un courant de pensée dissidente plutôt confidentiel sert-elle de prétexte à l’existence et la mise au pinacle de son antithèse qui n’est rien d’autre qu’une police de la pensée inbon.

Vous aurez noté que si le complotisme reste strictement  confiné  au domaine du virtuel et des idées, l’anti-complotisme, quant à lui, a vocation a s’imposer dans notre vie, en poussant tant et plus vers une législation destinée à correctionnaliser l’expression d’idées dissidentes.

Ainsi la seule différence de taille qui existe entre les complotistes et les anti-complotistes, c’est que les premiers ne menacent pas la liberté d’expression.  Pour les anti-complotistes, c’est déjà nettement moins sûr.

Fléau & contre-fléau

Si comparaison n’est pas raison, quelquefois, l’actualité, prise à quelques années d’intervalle révèle des similitudes troublantes dans les méthodes utilisées par les uns et les autres, ce que je me propose d’illustrer par l’exemple.

Le fléau

En octobre 2007, un syndicat d’enseignants turcs portait plainte en justice en vue d’obtenir le retrait de manuels scolaires distribués dans des écoles d’Istanbul, au titre qu’ils contenaient des commentaires jugés antisémites sur des personnages tels Einstein et Darwin.  Le manuel en question, intitulé modestement «Atlas de la création», de 800 pages richement illustrées était l’oeuvre d’un certain Harun Yahya avait surtout pour objet de défendre le créationnisme et de s’attaquer à la théorie de l’évolution de Darwin. Une licorne qu’on voit réapparaître régulièrement dans la littérature inspirée par des courants religieux.

C’est évidemment chose préoccupante que de voir des courants obscurantistes tenter  de bourrer le crâne de nos petites têtes blondes avec ce qu’il faut bien appeler de la merde, et le ministère de l’éducation s’en était d’ailleurs légitimement inquiété, ainsi qu’on pouvait le lire dans le journal Le Monde en date du 3 février 2007 :

«Nous avons été alertés par des recteurs à qui (le message) avait été adressé de façon personnelle, confirme-t-on dans l’entourage du ministre de l’éducation nationale, Gilles de Robien. La liberté d’expression existe en France, mais, dans un contexte où l’on doit prendre garde aux phénomènes sectaires et prosélytes, l’éducation nationale est en droit de se protéger à l’égard de livres qui s’inscrivent dans une stratégie antiscientifique.»

Outre qu’il est légèrement affligeant de voir que le seul reproche fait à ce livre était de propager des commentaires jugés antisémites, la réaction ci-dessus passe, elle aussi,  légèrement à côté de l’essentiel en parlant de «liberté d’expression», alors qu’en tout état de cause c’est précisément l’éducation nationale qui détermine les ouvrages qui seront inclus dans les programmes scolaires.

La théorie de Darwin n’a nul besoin d’être défendue contre l’obscurantisme, en revanche il y a lieu de n’inclure dans les programmes scolaires que des ouvrages scientifiques qui ne soient pas caviardés par des doctrines, qu’elles soient religieuses ou politiques.

On pourrait alors reprocher aussi l’enseignement de ces mêmes vieilles lunes créationnistes dans le cadre du cours de religion, qu’il soit islamique ou catholique, mais il y a tout de même une différence notable.  Il ne s’agit pas là de présenter le créationnisme comme une science (et donc une réalité objective), mais comme un credo, et donc une affaire de convictions personnelles.

Le contre-fléau

Plus récemment, une polémique avait émergé dans les colonnes de Libé faisant suite à la publication, par un collectif d’intellectuels d’une tribune intitulée «La théorie du complot et les pompiers pyromanes» dans laquelle les auteurs dénonçaient l’approche précipitée et dogmatique du ministère de l’éducation nationale dans le cadre de la lutte contre la radicalisation.  Une incitation à «penser droit», selon eux.

Les pompiers

L’intransigeance est mauvaise conseillère pédagogique. Elle peut être une vertu morale pour ceux qui ont la conviction d’avoir toujours raison ; elle est surtout la marque d’un dogmatisme qui, une fois mis en œuvre, fait échouer toute pédagogie.

(…) Nouvelle marotte du moment : la lutte contre le complotisme ! Organisée sans préparation ni sensibilisation des enseignants à une connaissance des théories du complot (infiniment plus complexes à comprendre qu’à dénoncer), elle repose sur une volonté contre-productive de normalisation des représentations.

(…) Supposer que les élèves seraient largement enclins à adopter des représentations radicales et se feraient les thuriféraires du complotisme est discutable. Cette hypothèse, que l’angoisse transforme en axiome, n’est prouvée par aucune enquête de terrain (même si les théories du complot existent, même si le terrorisme existe).

Cette légitime inquiétude, probablement partagée par bon nombre d’enseignants n’a pas donné lieu à des éditoriaux enflammés comme l’affaire des manuels scolaires turcs.  Mauvaise propagande, bonne propagande ?

Les pyromanes

Accessoirement : quand vous vous adressez au boucher et que c’est l’andouille qui répond…

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour lire la réponse, sous forme d’une tribune dans les mêmes colonnes de Libé.  Le 30 juin 2016, Rudy Reichstadt faisait publier un texte signé par «Un groupe d’enseignants et de chercheurs» (au rang desquels il se comptait) intitulé  «Complotisme : qui sont les pompiers pyromanes ?».  Qui se sent morveux se mouche, diront les mauvaises langues.

Vous aurez noté que Rudy Reichstadt n’est nullement apparenté au ministère de l’éducation nationale, mais simplement webmaster du site Conspiracy watch.  Un bloggueur, en somme.

Cette diatribe légèrement amphigourique[5] (à moins qu’il ne faille y voir la marque d’une rage fébrile) s’attache à dire tout les bienfaits d’expliquer à nos bambins les dangers des différents biais cognitifs susceptibles d’égarer leur jugement, et de la formation à un usage éclairé d’Internet.

Certains paragraphes sont pratiquement hermétiques, comme celui-ci qui est du pur gloubiboulga :

Loin de tout dogmatisme ethnocentriste, les initiatives qui ont émergé au cours des dernières années ont pour dénominateur commun de mettre l’accent sur la formation à l’esprit critique. Evite-t-on toujours le risque d’encourager, au travers d’un enseignement dispensé sans méthode et dans la précipitation, le relativisme et la suspicion ? Peut-être pas. Mais ce n’est pas là le propos des auteurs de ce texte, qui déplorent la distinction, pourtant constitutive de l’école et de sa mission, entre «ceux qui croient» et «ceux qui savent». Eternelle antienne du relativisme culturel…

Puis rapidement, ça dérape.  Voilà nos pompiers rappelés sèchement à l’ordre :

Il ne s’agit pas de se faire ici les avocats d’une politique. Plutôt de dire notre surprise de voir certaines personnes pour lesquelles la lutte contre le complotisme est, selon leurs propres termes, la «nouvelle marotte du moment» (1), se mettre à donner des leçons à ceux qui entendent mener ce combat.

Avant de se faire reléguer au rang de complotistes :

Mais en prêtant au gouvernement l’intention de transformer les professeurs en «agents de contre-propagande» et en «commissaires politiques de la rééducation mentale» – sans voir qu’ils empruntent là à une phraséologie douteuse que ne renieraient pas les complotistes -, les signataires de cette tribune ne font pas que lutter contre des moulins à vent : ils opposent un déni de réalité au constat largement partagé de la présence massive des mythes complotistes les plus éculés dans la culture juvénile.

Ainsi les réfractaires qui ont eu l’outrecuidance de se poser en contempteurs des mesures doubleplusbon proposées par le miniver ministère se voient relégués au rang de vulgaires conspirationnistes.  Je me demande s’ils ont été : amusés, atterrés ou complètement écoeurés ?

Les médias

On ne peut que regretter que dans ce domaine aussi, la presse fasse preuve d’une docilité qui frise la soumission pure et simple.  Malheureusement, dans un monde où tous les médias sont désormais concentrés dans les mains de quelques groupes d’intérêts financiers, on ne pouvait guère s’attendre à autre chose.  Il ne faut pas chercher plus loin la raison pour laquelle, de tous les journaux français, le Canard Enchaîné et Mediapart[6] sont pratiquement les seuls à faire entendre une voix indépendante et à continuer inlassablement à révéler les turpitudes de politiciens corrompus jusqu’à l’os.  C’est en pratique les seuls qui soient restés financièrement indépendants.

Révélateur également que bien des pigistes qui travaillent au Canard Enchaîné sont des journalistes travaillant aussi pour d’autres journaux et viennent y vendre des informations qu’ils ne pourraient désormais plus publier ailleurs.

Ce n’est pas le journalisme qui est en berne.  Ce ne sont pas les journalistes qui sont incapables ou corrompus.  Ce sont des employés à qui l’on fait désormais comprendre qu’ils doivent danser sur l’air qu’on leur chante ou aller voir ailleurs…  Mais où ?

Il n’est peut-être pas inutile de préciser que de tous les journaux français c’est probablement aussi le Canard Enchaîné qui est le plus… rentable. En espérant que cela puisse donner des idées à des journalistes de se grouper en collectifs.  Ont-ils pensé au crowdfunding ?  De tels projets seraient très largement soutenus par un public à qui une presse pluraliste et objective manque désespérément !

Cui bono – cui malo ?

Pour comprendre à qui profite l’exploitation politique du complotisme, il est nécessaire de distinguer clairement à qui il fait du tort.    Nous verrons que les objectifs réellement dans le collimateur sont bien différents de ceux qui sont ostensiblement affichés.

Les complotistes ?

Non, la plupart des têtes pensantes derrière les thèses complotistes sont largement hors d’atteinte des juridictions belges ou françaises, et donc à plus forte raison du pouvoir politique ou de leurs spadassins anti-complotistes.  D’autre part, il est parfaitement vain d’essayer d’endiguer la propagation d’idées via les réseaux sociaux, largement dérégulés.  A moins que précisément, l’objectif ne soit pas la lutte contre le conspirationnisme, mais bien la mise sous contrôle des médias sociaux eux-mêmes.  L’histoire récente de la tentative chinoise d’ériger une grande muraille numérique autour de l’empire du milieu s’était pourtant largement soldée par un échec.

Les racistes et autre relais de propagande haineuse ?

La propagation d’idées racistes, d’appels à la haine ou au terrorisme relèvent du droit commun et sont sévèrement réprimés par la loi.  Récemment d’ailleurs, le droit pénal a été renforcé pour punir plus sévèrement encore de telles thèses lorsqu’elles sont propagées via internet.

D’autre part, la justice française n’a jamais rencontré la moindre difficulté à faire condamner des gens comme Jean-Marie Le Pen, Alain soral ou Dieudonné pour de tels faits.

Les vraies cibles

Objectivement, les personnes qui sont les plus attaquées par les anti-complotistes (et donc leurs donneurs d’ordre) sont des intellectuels, des opposants politiques et des activistes.

Ce sont des gens comme Michel Onfray, Étienne Chouard, Michel Collon, Frédéric Lordon, Jean Bricmont, Jean-Luc Mélenchon…  Impossible de citer tout le monde, un bouquin n’y suffirait pas !

Vous remarquerez au passage qu’il ne leur est jamais reproché aucun écrit en particulier, aucune citation précise.   Et pour cause, vous seriez bien en peine d’en trouver une, mais le but n’est pas là.  L’idée est de les associer à cette mouvance pour pouvoir les discréditer aisément.

Gageons que j’aurai bientôt droit, moi-aussi, à mon petit articulet sur quelque site anti-conspirationniste, voire à ma propre entrée à l’index du grand livre des gardiens autoproclamés de la vertu morale.  Peu importe que je ne sois ni raciste ni conspirationniste, peu importe qu’aucun de mes écrits ne verse dans la théorie du complot.  Ce qui précède suffira largement, j’en suis sûr.

J’y serai en bonne compagnie.   Aux côtés de gens courageux qui ont décidé de se lever pour lutter, chacun à sa façon, contre les dérives totalitaires et les injustices d’un monde en plein naufrage.

Notes

  • [1] Dystopie : également appelée contre-utopie, est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Une dystopie peut également être considérée comme une utopie qui vire au cauchemar et conduit donc à une contre-utopie. L’auteur entend ainsi mettre en garde le lecteur en montrant les conséquences néfastes d’une idéologie (ou d’une pratique) présente à notre époque.
  • [2] Sophisme : argumentation à la logique fallacieuse. C’est un raisonnement qui cherche à paraître rigoureux mais qui n’est en réalité pas valide au sens de la logique (quand bien même sa conclusion serait pourtant la « vraie »). À l’inverse du paralogisme, qui est une erreur dans un raisonnement, le sophisme est fallacieux : il est prononcé avec l’intention de tromper
  • [3] Terrorisme (Oxford English Dictionary) :  «gouvernement par l’intimidation tel qu’il a été mené par le parti au pouvoir en France pendant la Révolution »… « une politique ayant pour but de frapper de terreur ceux contre laquelle elle est adoptée; l’emploi de méthodes d’intimidation; le fait de terroriser ou la condition d’être terrorisé.»
  • [4] Fascisme : fait référence à la période mussolinienne de l’histoire italienne et au sens large à un système politique aux caractéristiques inspirées par l’exemple italien mais qui a pu prendre des aspects différents selon les pays
  • [5] Amphigourique (adj.) : l’amphigouri (substantif masculin) est une figure de style consistant en un discours, texte ou dessin volontairement obscur ou inintelligible à visée burlesque. L’origine étymologique du mot n’est pas connue, probablement forgé, à l’image de la figure, de manière à imiter un mot savant pour le détourner. Par extension, on l’utilise pour qualifier un texte confus et incohérent, ce qui est alors péjoratif ; proche du galimatias ou du phébus.
  • [6] Mediapart : S’il est vrai qu’Edwy Plenel est cité dans «Les nouveaux chiens de garde» de Serge Halimi, il faut se rappeler qu’en 1998, date de la polémique, l’intéressé était directeur de la rédaction du Monde.  Aujourd’hui il est à la tête de Mediapart.
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Philippe Huysmans

Webmaster du Vilain Petit Canard, citoyen de nationalité belge, marié et père de deux enfants. Je vis en Belgique et j’exerce la profession d’Informaticien à Bruxelles. Mes articles