Voici le vrai visage de l’empire américain

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Quelqu’un a téléchargé l’un de ces clips viraux « aidez à identifier cet abruti raciste » montrant un homme accostant un vendeur de rue avec une horrible diatribe islamophobe1, et il s’est avéré qu’il s’agissait de l’ancien directeur adjoint du département d’État américain au bureau des affaires israéliennes et palestiniennes.
Cela semble inventé, mais c’est exactement ce qui vient de se passer ; Vice a publié un article complet à ce sujet. La vidéo a été mise en ligne aujourd’hui et, quelques heures plus tard, l’homme a été identifié comme étant Stuart Seldowitz, qui a participé à la direction de la diplomatie américaine en Israël et en Palestine de 1999 à 2003, avant de siéger au Conseil national de sécurité de l’administration Obama.
L’identité de M. Seldowitz a été confirmée par son ancien employeur, Gotham Government Relations, qui a publié un communiqué le dénonçant et déclarant avoir mis fin à toute affiliation avec lui.
Dans plusieurs vidéos2, on voit Seldowitz s’acharner sur le ou les vendeurs de la ville de New York, vêtu(s) de plusieurs tenues différentes, ce qui témoigne d’une campagne soutenue de harcèlement et d’abus. Il leur a dit, tout en étant parfaitement conscient qu’il était filmé, qu’Israël tuant des milliers d’enfants palestiniens « n’était pas suffisant », a insulté leur religion, les a menacés, s’est moqué de leur intelligence et de leur anglais, les a traités de terroristes et leur a demandé « Avez-vous violé votre fille comme l’a fait Mahomet ? ». D’après les vidéos, il semble les harceler sans autre raison que le fait qu’ils sont musulmans et qu’ils vendent de la nourriture halal.
Le fait qu’une personne aussi horrible ait pu se hisser aux plus hauts échelons du gouvernement le plus puissant du monde – en travaillant sur les affaires palestiniennes, rien de moins – illustre un point important sur l’empire américain et ce qu’il est. Aucun obstacle n’empêche de telles créatures de se hisser au sommet de cette structure de pouvoir, bien au contraire : elles bénéficient d’une voie express pour y accéder. C’est pourquoi des monstres sanguinaires du marais comme John Bolton, Lindsey Graham, Victoria Nuland et Elliott Abrams se retrouvent si intimement impliqués dans l’élaboration de la politique américaine.
Voilà le vrai visage de l’empire américain. C’est l’empire dans ce qu’il a de plus honnête. Il ne s’habille pas d’un charme affable et d’un travail de relations publiques bien ficelé, mais il ricane et lance des invectives racistes aux immigrés qui essaient simplement de faire leur travail paisiblement. Il ne se contente pas de faire des grimaces de compassion pour les Palestiniens qui sont « tragiquement » et « involontairement » tués en tant que « dommages collatéraux » dans la guerre de « défense » d’Israël contre le Hamas, mais il regarde droit dans les yeux la caméra et dit : « Si nous avons tué 4 000 enfants palestiniens, vous savez quoi ? Ce n’était pas assez ».Trop de gens considèrent Israël comme quelque chose de distinct de l’empire américain, comme une petite nation dirigée par un groupe ethnique historiquement maltraité, que tout le monde singularise et harcèle injustement. Si vous considérez Israël séparément de la structure du pouvoir mondial centralisé par les États-Unis, vous n’avez pas l’impression d’être animés d’une forte animosité à l’égard d’Israël et de son gouvernement, parce que vous avez l’impression de vous en prendre au plus petit d’entre eux.
“We see you we hear you” liberalism is really the mask that hides the blood soaked snarl of the US empire. Getting harder and harder to keep that mask in place https://t.co/99wXiCvqly
— $ean P. McCarthy (@SeanMcCarthyCom) November 21, 2023
Ce n’est que lorsqu’on voit clairement qu’Israël n’est qu’une branche du même empire qui assassine des millions de personnes dans le monde entier par des invasions incessantes, des campagnes de bombardement, des conflits par procuration, des sanctions contre la famine et des coups d’État de la CIA que l’on comprend que, oui, Israël est exactement aussi diabolique qu’il le paraît, et que son comportement à Gaza est exactement ce à quoi il ressemble.
L’empire américain soutient Israël pour la même raison qu’il soutient la plupart des dictatures du monde: parce qu’un empire qui s’étend sur toute la planète ne peut être maintenu que par une violence et une tyrannie ininterrompues. Israël et les autres États du Moyen-Orient alignés sur les États-Unis sont comme la chaise et le fouet d’un dompteur de lions – des armes utilisées pour violenter les populations d’une région géostratégique cruciale afin qu’elles se conforment. Il convient parfaitement à l’empire d’avoir un gouvernement doté de l’arme nucléaire qui existe dans un état de guerre constant au Moyen-Orient, gouverné par des fonctionnaires qui parlent anglais avec l’accent américain et dont les intérêts sont toujours alignés sur ceux des États-Unis.
Stuart Seldowitz n’est pas une aberration mais une manifestation parfaite de tout cela. C’est ce genre d’esprit qui permet à l’empire de continuer à marcher d’une administration à l’autre, peu importe qui les Américains élisent. C’est ce genre d’esprit qui fait que les armes circulent, que le sang coule, que les combustibles fossiles brûlent et que les cris terrifiés qui alimentent la machine impériale jaillissent continuellement dans le ciel nocturne.
Très intéressant mais pas sûr que la traduction de « vitriol » soit vitriol ; j’ai craint une histoire d’attaque au vitriol.
On pourrait dire « diatribe raciste virulente » (virulent racist rant), mais ce n’est pas moi qui ai écrit l’article et j’ai noté que l’auteur, parfois, choisit mal ses mots. De plus, il est possible que cette acception soit valide en Australie…