Et si l’on se prenait à espérer ?

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En ce début d’année 2019 qui s’annonce d’ores et déjà révolutionnaire dans le droit fil de la fin de l’année précédente, je tiens à vous présenter à tous mes meilleurs voeux de bonheur. Puisse cette année revendicative voir éclater la victoire du peuple sur les élites déconnectées : les dépotés de l’Assemblée Nationale, les politi-chiens professionnels qui ne sont vraiment compétents que dans l’art subtil de gruger le peuple à leur seul profit, les journalistes à-la-botte qui ont renoncé depuis longtemps à informer pour ne plus être que la caisse de résonance de la propagande assourdissante, le tout au service des mêmes patrons.

Tout n’est pas rose, sans doute, mais cette fin d’année 2018 aura vu ce qui est en passe de devenir le plus grand soulèvement véritablement populaire depuis la révolution française, qui pourrait bien balayer un système à l’agonie, j’ai nommé le néocapitalisme. Il est stupéfiant de voir comment le peuple français que l’on croyait plongé dans un coma profond, et dont le pouvoir pensait pouvoir faire ce qu’il voulait, se réveiller d’un coup, et investir la rue, partout en France1.

C’est là une première victoire, qui a permis au mouvement des gilets jaunes de se souvenir que le seul véritable détenteur du pouvoir, c’est le peuple : et les petits comiques d’en-face qui continuent à prétendre le contraire, sans plus trop y croire d’ailleurs, commencent à pétocher sérieusement.

Une histoire de marteau et d’enclume

Le pouvoir est coincé entre deux contraintes inconciliables : d’une part ils n’ont pas le premier sou pour concrétiser les promesses qu’ils ont bien été obligés de concéder aux gilets jaunes, et d’autre part, ils ne peuvent faire usage de plus de violence sans être filmés sous plusieurs angles par des manifestants qui s’improvisent journalistes-citoyens, et diffusent aussitôt les images sur les réseaux sociaux, rendant impossible, même pour les médias dominants, d’appliquer la stratégie de l’édredon.

D’autre part, cela peut sembler étrange tant nous avons été biberonnés à la propagande depuis notre naissance, mais chaque citoyen, y compris quand il prend part à une « manifestation interdite » peut exercer son droit à la légitime défense, y compris contre un représentant des forces de l’ordre si manifestement il use lui-même de violence en dehors de tout cadre légal (basé également sur le droit à la légitime défense), je pense notamment à l’affaire des motards et des trottinettes volantes qui avait tant ému le petit monde des éditocrates : les manifestants n’ont fait qu’exercer leur droit à se protéger, quoi qu’en disent les soubrettes d’alcôve. Et j’ajoute que s’il devait venir l’idée à un juge de condamner des manifestants alors qu’ils n’auraient fait qu’exercer leur droit à la légitime défense, on en viendrait à une nouvelle étape qui nous mènerait directement à la guerre civile : les juges iniques. Parce que quand les cours ne rendent plus justice, le peuple s’en saisit.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le peuple de France — et dans la foulée les peuples d’Europe — n’ont jamais été aussi proches de regagner leur souveraineté, face à un pouvoir aux abois qui a épuisé toutes les options. Il ne peut se permettre une répression sanglante façon 1871 sous l’oeil des caméras.

Et quoi qu’il advienne, ce peuple des gilets jaunes a déjà réalisé ce qui aurait semblé impossible il y a six mois encore : reprendre sa dignité. Bafoué, méprisé par les élites, tondu jusqu’à l’os et contraint au silence par des lois de plus en plus liberticides, il a su dans l’indignation retrouver sa fougue de Gaulois bravache, qui n’aime rien tant que la liberté.

Chapeau bas !

  1. mais pas qu’en France : Belgique, Bulgarie, Taïwan, Canada, Croatie, Égypte, Allemagne, Hongrie, Irak, Israël, Italie, Pays-Bas, Pakistan, Pologne, Portugal, Russie, Serbie, Tunisie…
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Philippe Huysmans

Webmaster du Vilain Petit Canard, citoyen de nationalité belge, marié et père de deux enfants. Je vis en Belgique et j’exerce la profession d’Informaticien à Bruxelles. Mes articles