Le Figaro présente Macron comme un candidat anti-système

Temps de lecture : 3 minute(s)

Le Figaro, qui ne doute décidément de rien présente Emmanuel Macron comme un candidat Anti-système.

Dans un article dithyrambique, mais faut-il s’en étonner,  le Figaro publiait le 6 décembre un article consacré à ce qui semble bien être le tsunami médiatique de cette fin d’année 2016, j’ai nommé Emmanuel Macron, ou plutôt sa candidature à la présidence de la République.

Dans lequel on nous relate, par le menu, les tribulations du turbulent trublion qui, tel un Tintin des temps modernes, s’est lancé dans une tournée triomphale aux États-Unis.

« prompt à dénoncer les élites et à revendiquer pouvoir parler au nom du peuple »

D’entrée de jeu, nous apprenons que l’intéressé « n’aura pas échappé à la comparaison avec Donald Trump, non pas pour une quelconque proximité politique, mais plutôt pour un positionnement proche de celui de l’homme d’affaires américain, prompt à dénoncer les élites et à revendiquer pouvoir parler au nom du peuple« .

Eh oui, il faut être bien clair, Macron n’est pas de droite.  Ni de gauche.  C’est un nini, et le seul point qui le rapproche de D. Trump, eh bien c’est sa proximité avec le peuple qu’il connaît si bien.  On se souvient de ses conseils vestimentaires avisés à un manifestant contre la loi travail, en mai 2016.

L’article lève ensuite le voile sur la question qui taraude l’opinion française, lorsqu’un étudiant, devant qui il s’exprimait lui posa la question cruciale : «Êtes-vous un candidat anti-système?».

«C’est sans doute la réaction du système qui vous permettra d’en juger, répond Emmanuel Macron. Quand j’ai créé En Marche! je n’ai pas été accueilli à bras ouverts. L’establishment a essayé de me tuer»

Mais bien sûr, tout le monde sait que le système a cherché par tous les moyens à tuer Emmanuel Macron.

La réalité est toutefois légèrement différente

L’intéressé, qui n’a aucun passé militant et ne s’est jamais présenté à aucune élection est au contraire un pur produit du système.  Énarque, ancien banquier d’affaires (Rothschild), inspecteur des finances, bombardé en 2012 Secrétaire général adjoint à la présidence de la République par François Hollande, puis ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique en 2014 dans le gouvernement de Manuel Valls.

Du point de vue carrière, Macron est un météore : proche d’Alain Minc et de Jacques Attali qui l’avait fait rentrer chez Rotschild.   Il est passé directement de poulet de grain à grand-duc sans avoir jamais eu à mettre une patte dans la basse-cour.

Ainsi en est-il également de sa vision politique, dont la vacuité n’a d’égale que la sienne propre.  Un programme ?  Mais pour quoi faire ?

Une couverture médiatique stupéfiante

Comme l’avait fait remarquer à plusieurs reprises le site Acrimed, depuis septembre de cette année, on ne compte plus les unes et les articles de fond consacré au grand homme, ainsi qu’à sa vision de la France.

Cela ressemble furieusement à une campagne de propagande, un peu à la manière de celles qu’on avait pu observer sur le Brexit ou la campagne présidentielle américaine.

Apparemment, à la lumière des récents événements, les rédactions françaises n’ont pas su tirer les leçons de leurs errements, au contraire des Américains, tel le New York Times qui s’était publiquement excusé auprès de ses électeurs pour sa couverture partiale des candidats.

Stupidité ou mépris souverain ?

Faut-il y voir la stupidité et le manque de recul d’un petit club d’éditocrates incapables d’envisager une autre manière de faire, ou, comme je le crains, l’expression du complet mépris de gens qui sont bien certains que quoiqu’il arrive, l’un de leurs poulains arrivera à l’Élysée ?

A vous de juger !

avatar

Philippe Huysmans

Webmaster du Vilain Petit Canard, citoyen de nationalité belge, marié et père de deux enfants. Je vis en Belgique et j’exerce la profession d’Informaticien à Bruxelles. Mes articles