Le terrorisme dans les médias

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9.875 victimes dans le monde entre 1980 et 2015

Ah, le Terrorisme, éternel sujet d’actualité !!  Source intarissable de faits divers bien saignants de nature à attirer le chaland, afin qu’il puisse accessoirement bouffer les publicités qui comme chacun sait, représentent la substantifique moelle de nos chers médias.

Mais au fait, pourquoi une telle place accordée à cette actualité ?  Le terrorisme a toujours existé !  A l’époque des Romains, c’étaient les Zélotes, avant la révolution Russe c’étaient les nihilistes, pendant la seconde guerre mondiale c’étaient les résistants qui s’attaquaient à l’occupant allemand (c’est en tout cas ainsi que les allemands les qualifiaient).  On pourrait aussi citer l’IRA, les Brigades Rouges ou l’ETA.

Définition

Contrairement à ce qu’on pourrait croire tout d’abord, il n’existe pas de définition juridique officielle du terrorisme.  Il en existe une multitude, invoquées au gré des besoins, évitant ainsi les épineux problèmes éthiques ou politiques qu’une définition unique ne manquerait pas de susciter.

Eh oui, comment  qualifier par exemple l’attentat de l’Irgoun contre l’Hôtel King David, à Jérusalem, en 1946 ?  Cet attentat, qui fit 91 morts et 46 blessés visait le QG des autorités britanniques en Palestine mandataire.

Du point de vue israélien, il n’est pas douteux qu’ils voient ceci comme des actions nécessaires dans le cadre de la lutte pour l’indépendance.  Des révolutionnaires, en somme.  Des héros.

Oui, mais alors, que penser des attentats du Hamas ?  Actions nécessaires dans le cadre de la lutte pour l’indépendance ?  Des héros ?   Si l’on se place du point de vue des palestiniens, j’imagine que oui.

On comprend bien ici que la qualification de terrorisme est une matière éminemment politique, et que la politique ne s’embarrasse pas d’objectivité.

Néanmoins, on peut tout de même s’accorder sur une définition consensuelle, si l’on fait abstraction de toute notion de légitimité.

Convention européenne du 10 janvier 2000 pour la répression du financement du terrorisme :

Tout acte destiné à tuer ou blesser grièvement un civil ou toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque par sa nature ou par son contexte, cet acte vise à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque.

Impact du terrorisme

S’il faut en croire nos médias, cet impact devrait être absolument incommensurable, à en juger par la médiatisation dont « le Terrorisme » fait l’objet.  Nous verrons plus loin qu‘il n’en est rien.

Quel terrorisme ?

Il faut quand même garder présent à l’esprit qu’on ne parle pas du terrorisme en général, mais bien du terrorisme Islamiste, et de celui-là seul.  On peut citer :

  • Les attentats du 11 septembre
  • Les attentats de Londres
  • Les attentats de Madrid
  • Charlie Hebdo

Soit, pour la période allant de 1980 à 2015, si j’ai bien fait mes calculs, un total de 9.875 morts.  Y compris les terroristes, et pas mal de victimes d’attentats dont j’ai quand même quelques doutes quand à leur catégorisation « d’islamiste ».  Je pense aux attentats Tchétchènes de Moscou et de Beslan, ou aux attentats revendiqués par le Hamas en Israël.

A titre de comparaison, les accidents de la circulation ont tué 9.960 personnes en France métropolitaine pour la seule année 1986.  Cherchez l’erreur…

Ou, si l’on compare aux ravages de l’alcool, on notera que pour la seule année 2009 en France, cela représente 49.000 décès.

Pourquoi une telle médiatisation, alors ?

Eh bien on vous répondra logiquement que le terrorisme, c’est précisément fait pour terroriser.  Pour marquer les esprits bien au-delà de l’impact réel des actes commis.

Oui, mais il reste que la médiatisation, ou plutôt la sur-médiatisation dont fait l’objet le terrorisme islamiste est suspecte à plus d’un titre :

  • Parce que si le but du terrorisme est de terroriser, alors sur-médiatiser le sujet reviendrait à faire le jeu… des terroristes, qui ne recherchent que cela.
  • On pourrait alors légitimement comprendre que nos valeureux gouvernants tenteraient de minimiser, voire pousser à une sous-médiatisation de tels événements précisément pour limiter l’impact du terrorisme ?  Oui mais voilà, ils font exactement le contraire.

Que faut-il comprendre ?

Tout d’abord, il faut arrêter de croire qu’on est gouvernés par des imbéciles.  Les imbéciles, ici, c’est nous.  Ces gens savent très bien ce qu’ils font, et pourquoi ils le font.  Si nos gouvernements occidentaux (mais pas que) ont décidé de systématiquement monter en épingle quelques abrutis qui se font péter à droite et à gauche, c’est qu’ils ont une très bonne mauvaise raison de le faire.

La raison

La seule raison que j’y vois est de restreindre les libertés individuelles (et constitutionnelles) par l’instauration d’un climat de peur, en présentant comme solution des lois liberticides.  La peur ne vise qu’à obtenir l’adhésion des masses à ce moindre mal que représente cette petite entorse à nos droits fondamentaux en échange de la (supposée) sécurité que ces lois procureront.

Sauf que c’est une imposture, et une dérive totalitaire inacceptable.   Dans l’indifférence générale, malheureusement.

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Philippe Huysmans

Webmaster du Vilain Petit Canard, citoyen de nationalité belge, marié et père de deux enfants. Je vis en Belgique et j’exerce la profession d’Informaticien à Bruxelles. Mes articles