Quand la Nasa raconte positivement n’importe quoi, et que les médias relaient tranquillou

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La NASA, n’est jamais en peine d’imagination, mais reste désespérément à la recherche de fonds pour remplir le véritable tonneau des Danaïdes que constitue cette administration, grangrenée par le copinage et les conflits d’intérêts.  Là ou vous paieriez 3 dollars pour un tournevis dans n’importe quel magasin de bricolage, eux viendront fièrement avec le modèle qu’ils ont fait spécialement fabriquer pour eux, au prix pas si modique de 3.000 dollars.  Après, c’est un tournevis spatial, hein.  Non, rien de spécial, juste spatial.  Homologué pour aller sur la station spatiale internationale et y rester quelques années dans l’attente de ne servir jamais.  Et si vous ajoutez le prix qu’il faudra payer pour l’envoyer sur orbite, vous multipliez encore son prix par deux.

D’ordinaire ils se contentent de déclarations bien putaclic qui ne riment à rien, dans le genre « nous avons découvert une exoplanète de taille similaire à la terre qui en raison de sa distance à son soleil pourrait bien abriter la vie ».  Ou pas, en fait, et tout ce qu’on a « vu » c’est une infime variation de l’albédo d’une étoile située la plupart du temps à des centaines ou des milliers d’années-lumière.  Pour le dire autrement, même si dans le télescope on voyait la tronche d’E.T. tenant un panneau avec « Welcome humans » écrit dessus, cette « découverte » n’aurait strictement aucune conséquence sur notre quotidien, tant les distances sont infranchissables.  Vous pourriez bien avoir la « certitude » de la présence d’une civilisation avancée sur telle ou telle planète gravitant autour d’une étoile lointaine, cela reviendrait à peu près à n’en rien savoir, exception faite d’un possible impact psychologique qui se dissiperait bien vite.

Donc disais-je, la NASA nous gratifie régulièrement de ce genre de « découvertes spectaculaires » qui n’en sont pas : en pratique, des exoplanètes, on en découvre 3 ou 4 par jour, et parmi celles-ci, certaines pourraient (ou pas) abriter la vie.   D’ailleurs, savons-nous exactement quelles sont les conditions minimales pour abriter la vie ?  Non, on peut juste se regarder le nombril et se dire qu’on est terriblement fragiles, même en comparaison avec une multitude d’autres espèces présentes sur la Terre.  Mais qui a dit que la vie devrait forcément être basée sur du carbone ?  Qui a dit que les mammifères, et plus précisément l’espèce homo sapiens serait le fin du fin en termes d’évolution ?  Bref, on se perd en conjectures oiseuses et parfaitement invérifiables, le véritable but derrière cette communication étant de grappiller quelques subventions supplémentaires.

Mars : la Nasa pense trouver des traces de vie, mais se demande si le monde y est préparé  [ Source : RTL ]

L’un des responsables scientifiques de la Nasa pense que la découverte de la vie sur Mars est imminente, mais appréhende les répercussions d’une telle annonce sur Terre.

Je suis inquiet à ce propos, parce que je pense qu’on est proche de les trouver [les preuves de vie extraterrestre, nldr], et de devoir faire des annonces ». La déclaration ne vient pas de n’importe quel scientifique. Ce sont les propos de Jim Green, directeur des sciences planétaires de la NASA, qui pense que les deux prochaines missions sur Mars ont de fortes chances de rapporter sur Terre des preuves de vie extraterrestre.

« Si nous réussissons, ce sera révolutionnaire. Cela amorcera une toute nouvelle ligne de pensée. Je ne pense pas que le monde soit préparé à cette annonce », a-t-il expliqué à The Telegraph et rapporté par BFMTV. En effet, une telle découverte serait une révolution dans le domaine scientifique, mais constituerait également un bouleversement philosophique.

Pourtant, les scientifiques ne s’attendent pas à trouver une forme de vie aussi développée que l’humain, mais plutôt des micro-organismes vivants. Les deux missions de l’Agence spatiale européenne et de la NASA, qui enverront deux rovers à partir de l’été 2020, iront effectuer des prélèvements dans dans des formations rocheuses à proximité d’un ancien océan.  […]

Ah oué, quand même, le gars qui nous annonce comme ça qu’on est « sur le point » de découvrir la vie sur une autre planète… 

Regardons ça d’un peu plus près

Sur quels éléments se base la NASA pour faire ce genre de déclaration fracassante ?  La présence de méthane, qui pourrait être le résultat d’un processus de putréfaction, donc de décomposition d’organismes préalablement vivants.  Mais ce même méthane pourrait tout aussi bien être un produit d’une action géologique, et en pareil cas, ne signifierait absolument pas que la vie serait présente sur Mars.  Tout de suite, c’est moins chaud, hein ?

Après, la présence de méthane avait déjà été rapportée par la sonde européenne Mars Express en 2004, soit il y a 15 ans.  Cette mesure fût encore confirmée par la détection de ce même gaz en juin 2013, par le robot Opportunity, dans le cratère Gale.  Rien de nouveau sous le soleil.  Non, on n’a pas envoyé d’autre sonde portant des instruments permettant d’en déterminer l’origine (naturelle ou comme sous-produit de la vie),  Rien, nada.

Il s’agit en tout état de cause d’une énième opération de communication, d’un effet d’annonce visant seulement à faire mousser le programme martien de l’agence : on veut des sous, des pépètes, de la thune, du blé !

Techniquement, c’est une non-nouvelle qui tient nettement plus du voeu pieu que d’une information à caractère scientifique, puisqu’à ce stade, personne n’est capable de déterminer l’origine de ce méthane.  Du coup, affirmer sans rire qu’on va « découvrir de la vie sur Mars » de manière imminente n’est rien d’autre qu’une fake news, mais apparemment, quand c’est la Nasa, c’est permis, et c’est même digne d’être repris en coeur par les médias.

Dans lequel les médias se rappellent brutalement que la surface de Mars est un enfer

Cela vaut sans doute la peine de le mentionner, puisque durant les cinquante années précédentes, remontant jusqu’au débuts du programme Apollo, on considérait les radiations dues au vent solaire comme de la roupie de sansonnet.

Eh, oui, si on écrit :

La vie réfugiée dans la roche

Des forages profonds pour trouver de la vie sur Mars qui aurait fui les conditions extrêmes présentes en surface. En effet, la Planète rouge est exposée à des radiations radioactives et à une température de -65°C, et « quand l’environnement devient extrême, la vie se déplace dans les roches », souligne Jim Green.

On reconnaît que la surface de la planète est continuellement exposée au radiations dues au vent solaire.  Mettez-y quelque chose de vivant et ça crèvera en no time, y compris un Kévin astronaute, même avec une doudoune en Kevlar.

Peut-être bon de se rappeler aussi que ce ne sont pas seulement les planètes qui sont bombardées par le vent solaire, mais l’espace tout entier, plus ou moins en raison de la distance au soleil.  Et à cette aune, se souvenir que la Lune est nettement plus proche du soleil que ne l’est la planète Mars, et qu’elle n’est nullement protégée des radiations parce qu’elle n’a ni magnétosphère ni atmosphère.  Mars reçoit 2,27 fois moins de radiations solaires que le système Terre-Lune.

Pour le dire simplement, si vous quittez la Terre en direction de l’espace, à partir de 700 km, vous allez prendre cher.  Et ça ne s’arrêtera pas quand vous aurez franchi les ceintures de Van Allen. 

Étrange que durant les six missions Apollo ce facteur ait été considéré comme pratiquement négligeable ?  Le sujet est vaste et ne s’arrête pas à la façon « miraculeuse » dont ces braves astronautes seraient littéralement passés entre les protons et les électrons lancés à des vitesses passant le million de kilomètres à l’heure. 

Mais c’est une autre histoire, nous y reviendrons.

 

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Philippe Huysmans

Webmaster du Vilain Petit Canard, citoyen de nationalité belge, marié et père de deux enfants. Je vis en Belgique et j’exerce la profession d’Informaticien à Bruxelles. Mes articles