Atolls du Pacifique : la grande supercherie des écolos

Temps de lecture : 10 minute(s)

Les écolos sont des politiciens comme les autres. Ils inculquent ce qui les arrange et occultent ce qui les dérange.

Une spéculation simpliste les a conduits à précher que les atolls seront les premiers engloutis lors du prochain déluge. Alors, quand à la COP 23 de Bonn (6 au 17 novembre 2017) des scientifiques exposent que leurs études ne montrent pas une réduction significative de la surface des atolls… Mais mieux encore, qu’ils observent dans de nombreux cas, une augmentation de la surface des terres émergées… Les sauveurs de la planète et les perroquets des médias préfèrent ignorer cette hérésie.

Le fonds de commerce des nouveaux prophètes

Le GIEC venait de naître. Il fallait braire avec ses gurus. Garantie d’une carrière avantageuse pour les uns et de juteux contrats pour les autres.

Partant d’observations locales effectuées au début des années 1990, les prophètes de malheur ont extrapolé à partir d’une montée du niveau du Pacifique de l’ordre de 2 à 3 mm par an pour en déduire que tout allait disparaître comme au dernier jour des soldes !

Ces « savants » n’avaient sans doute pas entendu parler des marées barométrique, des violents courants dans les passes, de l’érosion des rivages par les houles et des conséquences des cyclones, qui faussent les mesures. Avec autant de conséquences positives que négatives puisque ce qui est enlevé d’un côté est redéposé de l’autre… En témoignent les villages abandonnés au fil des siècles et reconstruits sur un autre motu en fonction des variations de la géographie locale. Les farés en niaou (feuilles de cocotier tressées) ne sont pas datables, trop mêlés aux autres débris végétaux quand il en reste. Mais les ossements humains et les parcs à poissons en pierres de corail datés au carbone 14 ne laissent planer aucun doute. Depuis toujours les atolls sont des structures vivantes, évolutives, auxquelles les hommes s’adaptent.

À partir de l’an 2000, les états concernés se mirent à dépenser des sommes considérables pour acquérir des appareils de calcul sophistiqués, louer du temps de mesure des satellites, et embaucher des experts en réchauffement climatique grassement payés. Plus souvent sur leur planche de surf que derrière leurs ordis. L’un d’eux que j’asticotais gentiment m’a avoué : « Je suis là pour finir tranquillement ma thèse. Alors j’écris ce qu’on me demande ! »

Tout ce petit monde avait oublié que depuis les années 1950, des relévés aériens étaient régulièrement effectués et donc qu’on disposait d’une base de données comparatives sur plus d’un demi-siècle.

La mer remonte moins vite que la terre !

Virginie Duvat, géographe à l’université de La Rochelle et chercheuse de terrain jette un pavé dans le marigot de la pensée unique en publiant une étude sur quatre atolls des Tuamotu en Polynésie française : Rangiroa, le plus peuplé et urbanisé, Tikehau, Mataiva et Takaroa, plus ruraux. En tout 106 motus de tailles diverses. Elle constate que depuis le début des années 1960, 28 ont perdu de la surface, 39 se sont agrandis et 35 sont restés stables. Un seul motu a disparu, car il a servi de carrière pour agrandir un autre îlot. Et trois nouveaux îlots se sont formés !

Les phénomènes d’érosion sont les plus marqués là où les Paumotu ont agrandi leur territoire en empierrant des terre-pleins, et en construisant des pontons, des digues et des ports, sans mesurer l’impact que ces aménagements avaient sur l’environnement. Les remblais, les terre-pleins et les murets préconisés par des ignares catastrophistes, loin de protéger la côte la détruisent ! Mais au paradis comme ailleurs, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Quand la côte est bordée d’ouvrages, elle ne peut plus être nourrie en sable, en corail et en sédiments apportés par les vagues et les courants marins. Cela entrave le phénomène naturel d’exhaussement, c’est-à-dire le gain faible mais constant du terrain en volume et en hauteur. L’argument de l’augmentation du CO2 dissous dans l’océan augmentant son acidification et entraînant la mort des coraux à terme se retourne contre lui même. Puisque les coraux morts contribuent à renforcer les rivages en s’y accumulant, et souvent servent de substrat à des madrépores vivants eux aussi apportés par les mouvements de l’océan.

Virginie Duvat récidive quelques années plus tard en publiant une étude élargie portant sur une centaine d’îles dont 400 motus du Pacifique : archipel Marshall, Kiribati, Tuvalu, États fédérés de Micronésie, Tuamotu sont au programme. Une belle balade… La statistique confirme et renforce les premières observations : 77 % sont stables, 15 % sont en expansion et 8 % en légère régression. En d’autres termes, si le niveau de la mer monte un peu, les îles montent encore plus vite.

Par ailleurs, des sismographes ont enregistré un peu partout des signaux liés aux mouvements tectoniques provoquant une dilatation du magma qui pousse vers le haut. Outre quelques volcans actifs, on trouve en Océanie des dizaines de volcans en sommeil mais pas éteints, et en Polynésie française Mehetia entre Tahiti et les Tuamotu mérite le détour. À cela s’ajoute la sédimentation. On est loin du déluge annoncé par les prophètes du GIEC. Ces conclusions ont de quoi faire avaler son dentier à l’inénarrable Jean Jouzel, ingénieur atomiste réputé mais pas plus géologue, climatologue ou biologiste marin que je suis archevêque.

Un autre phénomène surprend parce qu’il contrevient à ce qu’on croyait jusqu’alors : aux Tuamotu, après le passage d’un cyclone, si le littoral a été fortement érodé à certains endroits par la tempête, ailleurs on constate des dépôts très importants de sédiments. Et les deux s’équilibrent. Les seules victimes sont les cocotiers décapités. Et les enfants qu’on n’a pas eu le temps d’attacher à un tronc.

Le cas hypermédiatisé des Kiribati

Pour les médias panurgiques, cet archipel devait être le premier à morfler. Un engloutissement digne des plus spectaculaires films catastrophes avec ses cadavres emportés par les éléments, les requins qui rappliquent pour se régaler, les cohortes de réfugiés climatiques affamés et hagards, l’insuffisance des secours face à l’ampleur du désastre, les bateaux qui coulent après avoir été pris d’assaut par les désespérés et les hélicos trop lourdement chargés qui se crashent.

Un bon astrologue ne doit jamais donner de date sinon la réalité le rattrape. En 1990 le GIEC avait prédit qu’au plus tard en 2020, les Kiribati seraient entièrement submergées. Des vidéos soigneusement sélectionnées abondaient dans ce sens. Y compris quand l’inondation résultait de pluies diluviennes très vite évaporées. Quoi de plus spectaculaire que ces habitations les pieds dans l’eau hors publicité de tout promoteur ? En ignorant que ce n’est pas un hasard si les farés traditionnels étaient sur pilotis pour anticiper les inondations produites par les houles et les tempêtes, ce qui n’est plus le cas des maisons modernes construites à même le sol. Et en oubliant que les zones submersibles étaient considérées de tout temps comme une providence, un don des dieux, car quand l’eau se retire on fait des péches miraculeuses. Mais bon, on ne peut pas demander aux devins de tout savoir.

Les « savants » autoproclamés annonçaient qu’au premier cyclone passant par là, ce qui restait de ces malheureuses îles serait balayé. À part que ces îles sont situées très près de l’équateur. Et que la force de Coriolis qui fait tourner les cyclones y est nulle.

Certes le danger pourrait provenir des grosses houles produites par ces phénomènes extrêmes, mais en même temps elles apporteraient des matériaux pour reconstituer le rivage. À condition qu’on le débarrasse de toutes les excroissances disgracieuses supposées le protéger alors que cela produit l’effet inverse.

Une solution serait de planter des miki miki (pemphis acidula) dont les Paumotus ont depuis longtemps compris l’intérêt. Ces arbustes de bois très dur, hauts de 3 à 5 mètres, apprécient les sols calcaires salés, peuvent se passer d’eau douce et ont des racines assez fortes pour solidifier leur emprise. Normalement ses graines sont apportées par la mer mais rien n’interdit d’aider la nature.

Des trucages bien orchestrés

Au hit parade du bourrage de crâne et des fakes, 2 faits réels ont été détournés : D’abord les mouvements de population déjà observés, présentés avec insistance comme le début de l’exode, mais qui n’ont rien à voir avec la catastrophe climatique annoncée. Les micro états du Pacifique (sauf la PF et Hawaï parce qu’ils sont sous la tutelle bienveillante de grandes nations) font quasiment partie du quart monde. Grande pauvreté et désert sanitaire. Quand c’était possible (double nationalité ou états associés) la moitié sinon les 2/3 des populations ont déjà émigré en Australie ou en NZ. Il s’agit donc d’exilés économiques, pas de migrants climatiques.

Ensuite dans le cas du Kiribati, des études récentes ont montré que l’affaissement spectaculaire de certains rivages était lié à l’exploitation excessive des « lentilles » ces poches d’eau de pluie retenues dans le sous-sol corallien. Pour préserver cette ressource, sans nuire au développement touristique, on a installé des petites unités de dessalement de l’eau de mer. Depuis, le rivage s’est stabilisé. Il ne reste plus qu’à attendre que les dépots de sédiments naturels le renforcent.

Cette dernière considération n’est pas limitée aux Kiribati. D’autres atolls acceptant de nouvelles infrastructures touristiques connaissent ce même problème.

Après avoir nié cette explication avec véhémence, les réchauffistes l’ont récupérée en prétendant que la quasi totalité des motus habités allaient s’effondrer parce que l’eau de mer envahirait les lentilles, rongeant les sols et cuisant la végétation. Pour les géologues ce n’est même pas envisageable dans un cas sur 100. Les Austronésiens ne sont pas près de mourir de soif. Même si l’eau douce doit être gérée avec parcimonie. Mais il en a toujours été ainsi sur les atolls.

Ce genre de mauvaise foi est habituelle dans la secte réchauffiste. Ainsi en 2018 quand un banc de sable qui marquait un haut fond à environ 1000 Km au large de Honolulu fut déplacé par une tempête, ils parlèrent d’île engloutie ! Et sans vérifier, les médias dociles entonnèrent la chansonnette.

Les Tuvalu, ces îles qui osent contredire le GIEC

Alors qu’on avait prédit une submersion imminente des Tuvalu (en même temps que les Kiribati) cet archipel polynésien du centre Pacifique voit la surface de son territoire s’étendre de plus en plus. Les USA et l’Australie respirent. Les autorités de Tuvalu menaçaient de les assigner devant la CPI pour « génocide climatique » du fait de leurs émissions excessives de dioxyde de carbone.

Des chercheurs de l’université d’Auckland (NZ) ont publié une étude dans la revue « Nature Communications » pour expliquer pourquoi la réalité n’était pas conforme aux prévisions. Ces scientifiques ont analysé une multitude de photos aériennes et satellites prises entre 1971 et 2014. Ces clichés répertorient les 9 atolls principaux des Tuvalu ainsi que 101 petits motus coralliens. Cette observation sur plus de 40 ans montre que la taille de 8 atolls sur 9 ainsi que celle des 3/4 des îlots coralliens ont augmenté en surface de l’ordre de 3%. Les autres étant sans altération notable. Ce qui devrait inciter Wikipédia à vérifier ses infos apocalyptiques sur ce sujet.

Un tel constat conduit ces chercheurs NZ à inviter la communauté scientifique à repenser sa vision dogmatique des archipels. « Nous avions tendance à considérer les atolls du Pacifique comme des formations géologiques statiques, qui vont simplement être inondées au fur et à mesure de l’augmentation du niveau des océans, mais il existe de multiples preuves que ces îles sont géologiquement dynamiques et en constant changement », indique le co-auteur de l’étude Paul Kench.

Pour expliquer cette tendance, les scientifiques avancent des explications déjà retenues ailleurs : Le mouvement des vagues qui déplace les sédiments, le sable et les graviers qui s’accumulent sur le pourtour des îles. Complétés par les matériaux apportés par les tempêtes qui compensent le phénomène d’érosion côtière, sans oublier la pousse du corail assez rapide pour rendre obsolètes en quelques décennies les cartes marines.

Cette bonne nouvelle ne fait pas que des heureux. Enele Sopoaga, premier ministre des Tuvalu, est très mécontent car il risque de perdre une partie des subventions promises pour l’aider à garder la tête hors de l’eau. Sa suzeraine la reine d’Angleterre devrait essayer de le raisonner, ça lui changerait les idées après les affres du brexit.

Le mythe du continent perdu du Pacifique

Le thème des îles submergées par un cataclysme n’est pas nouveau. Il parle aux occultistes comme aux complotistes, aux amateurs de merveilleux et de fantastique comme aux nostalgiques d’un paradis perdu par la faute des excès des hommes. Mais jusqu’à notre époque, ce mythe était resté cantonné dans le domaine de l’imagination, du rêve et de la littérature.

En 1926 une ancien colonel de l’armée des Indes James Churchward, publie « Mu le continent perdu ». Selon lui, un continent trois plus grand que l’Australie aurait occupé le centre du Pacifique. Englouti lors d’un grand cataclysme il y a 12.000 ans, il n’en subsisterait que les sommets de ses plus hautes montagnes.

Au plan géologique c’est une aberration. Les fonds du Pacifique là où il place Mu sont vieux de plusieurs millions d’années. Les mouvements qui les ont affectés résultent de la dérive des continents, des jets de magma par les failles et d’éruptions locales étalées dans le temps. Mais les idées de Churchward ont peut-être été inspirées par ces volcans sousmarins peu profonds qui gagnent la surface, parfois l’effleurent, puis s’amenuisent sous l’effet des vagues avant que les coraux aient eu le temps de les coloniser, créant des hauts fonds dangereux pour la navigation.

Au plan civilisationnel par contre, la tentation est grande d’instrumentaliser les ruines mégalithiques de Rapa Nui, celles de Pohn Pei, et les maraés pyramidaux du Fenua. Tous ces vestiges témoignent d’une vaste unité de la culture océanienne validant les thèses diffusionnistes. La linguistique et l’étude des mythes confirme. Malgré les altérations locales inévitables sur des millénaires, il y a trop de points communs et de racines identiques pour que soit une coïncidence. Rien de plus normal car l’océan n’a jamais été une barrière mais un trait d’union pour les Maoris.

Dernière observation

Le réchauffement climatique observé autour des grandes concentrations de population, à proximité des usines et des centres de production, et aux abords des vastes zones désertiques ne nous concerne pas dans nos îles. La masse océanique est un régulateur thermique d’une grande efficacité, les alizés assurent la ventilation et chaque île haute est un microcosme équilibré, favorisé par son aptitude naturelle à emprisonner les nuages pour les libérer en fonction de l’hygrométrie.

avatar

Christian Lojacono (Clojac)

Un peu Maori (ici on dit Ma'ohi) par ma grand-mère, je suis revenu en Polynésie sur un voilier, finissant par me fixer à terre après avoir visité de nombreuses îles. Cadre de gestion dans une autre vie, la retraite m'autorise à renouer avec une passion de jeunesse longtemps mise entre parenthèses : L'ethno-anthropologie. Pratiquée sur place tout naturellement, mais aussi en portant sur la métropole le regard distancé d'un observateur extérieur souvent surpris, parfois amusé ou agacé, mais jamais indifférent.